Mâcon-Cruzille

Caractère des vins

Les Blancs

A l’image de sa superficie et de sa topographie variée, le vignoble délimité en Mâcon-Cruzille présente deux profils de vins blancs. Bel or jaune clair aux reflets argentés, l’un est vinifié et élevé en cuve, offrant un nez ouvert sur la gamme fruitée des vins du mâconnais central (fruits du verger, pomme, coing, pêche) allié aux arômes floraux printaniers (acacia, aubépine, chèvrefeuille). L’attaque est sincère sans être acide, il s’avère onctueux et gras.

D’une robe or jaune, l’autre répond à une tradition d’élevage en fût, diffusant dans la première jeunesse du millésime des arômes empyreumatiques et lactiques (beurre) évoluant avec l’âge vers une complexité faite de fragrances d’épices (réglisse, cannelle) et végétales (thé, verveine, thym). Plutôt minérale, la bouche évoque la craie, la pierre à fusil et parfois l’iode.

les Rouges

Les vins rouges d’un profond grenat offrent régulièrement une sensation juteuse tant au nez qu’à la bouche, rappelant les arômes du moût en fermentation et les petits fruits rouges (myrtilles,       framboises). Cet aspect croquant s’avère relevé par des notes épicées (poivre noir, muscade) parfois  tourbées. Avec la maturité le vin pinote à la manière des Bourgogne rouge notamment lorsqu’ils sont élevés en tonneau de chêne. Ils expriment alors le menthol parfois l’eucalyptus toujours sur une trame gustative friande.

les Rosés

Le vin Rosé reste confidentiel à Cruzille soit quelques hectos en 2016. D’un rose pêche éclatant, ils s’ouvrent sur des notes de chaire d’agrumes très mûrs. La trame vineuse laisse un fruité gourmand en bouche.

COULEURS

Production

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Hectares

mâcon-Cruzille

Dénomination géographique complémentaire de l’appellation régionale «Mâcon» dans le vignoble du Mâconnais, en Saône-et-Loire.

Depuis le décret de 2005, le nom de Mâcon suivi de Cruzille    désigne les vins blancs, rouges et rosés issus de l’aire délimitée à l’intérieur des communes de Grevilly, Martailly-lès-Brancion et Cruzille pour partie.

Situation Géo-Historique

Au nord de la longue vallée d’Igé-Azé-Bissy-la-Mâconnaise, la délimitation Mâcon-Cruzille prolonge en continuité les côteaux du Mâcon-Lugny jusqu’à la commune de Royer où débute le vignoble du Mâcon-Mancey. A l’est, l’aire d’appellation inclut également le flanc oriental du court chaînon de Lugny, de part et d’autre du village de Grevilly.

Bien que les Vignes du Maynes (comprendre « Moine ») nous rappellent la présence clunisienne, Cruzille, son château et ses hameaux relèvent dès le Xe siècle du Comté de Chalon et du Duc de Bourgogne. Affermissant sa suzeraineté, ce dernier acquiert la vieille forteresse de Brancion en 1259. Cette limite féodale entre Mâconnais et Chalonnais coïncide avec une influence architecturale nord bourguignonne plus perceptible en cette partie septentrionale du vignoble. Sur les maisons, les toits en bâtière raides et aux tuiles plates, remplacent peu à peu les toits en pente douce aux tuiles creuses dites « canal » ou « romaines ». Le paysage reflète davantage la polyculture et les forêts gagnent en superficie. Refuge du Maquis, les Bois de Buis et de la Fà constituent d’ailleurs des haut-lieux de la Résistance entre 1942 et 1945.

Les données naturelles

Niveau 1

En cette vallée ouverte au sud et au nord, le vignoble bénéficie des conditions climatologiques du Mâconnais central à la pluviométrie (860 mm/an) et à l’ensoleillement (1800 heure/an) inscrits dans la moyenne mâconnaise. De part et d’autre de la combe de Sagy, les vignes occupent le versant au soleil levant entre 290 mètres et 370 mètres jusqu’au au col de Brancion au nord (354 mètres) en surplomb de la vallée bocagère du Grison. Aux mêmes altitudes, le relief à l’est alterne côteaux au couchant (Crays) et replats (Belouse, Chanay) jusqu’en lisière des crêtes boisées (le Banc).

Niveau 2

A l’ouest de Cruzille et Martailly, la vigne souffre bénéfiquement sur le socle marno-calcaire du jurassique moyen (-167 MA) aux sols minces (- de 50 cm par endroit) et fossilifères (mollusques Pholadomyes), tandis que les plateaux aux sols plus frais et de profondeurs variables offrent une alternance de calcaires fins et de marnes aux couleurs allant du bleu au saumon. Le côteau de Grevilly exposé au couchant présentent des marnes du Lias (-180 MA). Ces sols ferrugineux peu fossilifères, emmagasinent la chaleur des journées d’été de façon favorable aux cépages rouges notamment.